Pour la nourriture, depuis les années 70, les gens font de moins en moins la cuisine, par un mélange de paresse et d'impatience. Au lieu de faire rentrer dans leur cuisine de la vraie nourriture, et de la transformer dans la cuisine et de la manger ensemble à table, on va faire rentrer directement dans son ventre des produits transformés, voire ultra-transformés, fournis par l'industrie agro-alimentaire. Tout le monde sait que cette nouvelle nourriture est une vraie saloperie, car elle est produite de manière industrielle sur des sols rendus stériles par les pesticides. Les sols sont donc enrichis en engrais. Cela aboutit à des matières premières trés bon marché, mais carencés en plein de micronutriments, et sans goût. Pour composer l'absence de goût, les industriels vont rajouter des agents de textures, et autres additifs, dont des quantités toujours plus importantes de sucres. Les pauvres consommateurs de cette nourriture sont donc carencés en micronutriments (minéraux, vitamines, etc), ce qui provoque entre autres, faim, fatigue chronique, immunodépression, dépression, inflammation, etc. Et en plus, ils sont gavés de sucres. Cela provoque des fringales tout au long de la journée, un stockage de graisses corporelles permanent, des maladies chroniques telles que l'obésité, le diabète, l'inflammation, la dépression, etc. On estime à environ 75% le nombre de malades chroniques qui saturent les systémes de santé des pays "développés" qui pourraient retrouver la santé, et supprimer la plupart de leurs médicaments, simplement en mangeant de la vraie nourriture, c'est-à-dire en se reconnectant avec le naturel.
Pour les grosses tatanes, dans les années 70, il y a eu un boom sur le fitness, dont la course à pied. La population qui a ressenti le besoin de bouger était grosso-modo les jeunes adultes, de 25 à 45 ans. Toute cette population a repris une activité physique après des années de sédentarité relative. En particulier pour courir, tous ces corps avaient pris plusieurs dizaines de kilos depuis l'enfance, c'est-à-dire la dernière fois qu'ils ont couru, naturellement, pour jouer, pour le plaisir. Or, pendant cette période sans courir, non seulement les corps ont pris du poids, simplement par la croissance, mais en même temps les muscles des jambes se sont atrophiés, relativement parlant. Le fitness de la jambe, en particulier de la chaine postérieure, a considérablement baissé, par rapport au poids de l'individu, pendant cette période sans courir. En particulier, les muscles du mollet et le tendon d'Achille, se sont développés juste assez pour assurer la marche du canapé au frigo. OK, j'exagère, mais le principe est là, la jambe n'est plus adaptée pour amortir et emmagasiner l'énergie de l'impact au sol du corps adulte pendant une séance de course de quelques kilomètres. Dans l'idéal, il faudrait reconstruire un vrai système locomoteur, patiemment, humblement, pendant plusiurs mois pour que, en particulier, le mollet, le tendon d'Achille, et le pied, puissent remplir leurs fonctions naturelles d'amortisseur et de stockage de l'énergie en mode course. Mais ces nouveaux "sportifs", pour la plupart, veulent tout-tout-de-suite. Ils veulent tout de suite pouvoir courir 10 km, ou une heure, voire plus. Leur coeur et leurs poumons peuvent fournir l'effort, alors pourquoi attendre que les jambes soient adaptées.
Et c'est là qu'intervient le génie des équipementiers du sport. Il vont persuader cette nouvelle vague de coureurs, qu'il n'est pas nécessaire d'absorber l'impact par la jambe, en leur vendant des chaussures bourrées de technologie, en fait bourrées de mousse, qui vont faire le boulot d'amortisseur à leur place. Comme on le voit dans la vidéo plus haut, c'est une pensée magique et fausse. Mais à grands renforts de publicité et de lobbying, avec des "coaches" peu scrupuleux, et des vendeurs de magasins de sport le plus souvent totalement ignorants de la biomécanique de la course à pied, ce nouveau paradigme se met en place pour devenir la norme.
Moi-même, quand j'ai commencé la course à pied en 2005, j'ai été chercher conseil dans un magasin de sport. J'ai eu droit à une analyse vidéo de ma foulée, suivie d'une "prescription" de chaussures adaptées à ma foulée, C'était des Asics Gel Cumulus. Et chaque année, jusqu'à mon 3ème marathon en 2011, je rachetais le dernier modèle d'Asics Gel Cumulus. Elles étaient tellement confortables dans le magasin.
Ce n'est qu'en 2011, quand j'ai commencé à avoir des douleurs de hanche et de dos, et des fois mon pied gauche qui se bloquait en flexion, que j'ai fait une recherche personnelle sur la biomécanique de la course à pied et sur les "technologies" des chaussures de course.
C'est à ce moment que j'ai réalisé que le Roi était nu. Non seulement les "spécialistes" du running dans les magasins de sports sont pour la plupart complètement ignorants en biomécanique humaine en général, en en biomécanique de la course en particulier. Mais en plus, toutes les "technologies" des chaussures de "running" sont du pur Bullshitting, n'ont aucune base scientifique, et vont exactement à l'encontre des mouvements naturels du pied.
On est donc passé d'un système de protection du pied (contre les cailloux, le chaud ou le froid), à un système qui empêche son bon fonctionnement.